mercredi 4 mars 2015

Le complexe du castor, de Jodie Foster






Ce film c'est l'histoire de Walter, un homme qui n'a plus goût à la vie. Il est tellement déprimé qu'il laisse de coté sa famille et son travail, ne trouvant plus la force de s'y investir. Un jour, sa femme décide de le mettre dehors pour le bien de ses enfants (deux garçons d'environ 8 et 18 ans ). Walter décide alors de mettre fin à sa misérable vie mais tombe par hasard sur une vieille marionnette de castor. N'ayant plus rien à perdre, il l'enfile … C'est alors qu'une chose surprenante se produit : le castor lui parle. Grâce à cette marionnette Walter reprends le contrôle de sa vie, celle ci lui permettant d'extérioriser ses ressentis et d'être plus sûr de lui. Ainsi, il se rapproche de sa famille et crée de nouveaux projets dans son travail. Cependant, malgré le retour inespéré d'un Walter plus positif, la marionnette prend de plus en plus de place et Walter n'arrive plus à faire sans ... Arrivera-t-il à s'en séparer et à reprendre le dessus ?

J'ai vraiment aimé l'histoire de ce film. Il m'a beaucoup émue surtout en ce qui concerne le lien père - fils. Walter a deux garçons et il entretient des rapports très différents avec chacun d'entre eux. Le plus âgé lutte de toute son âme pour ne pas ressembler à son père et est en conflit permanent avec ce dernier. Le plus jeune cherche juste à passer du temps avec son papa et s'inquiète que celui ci soit mis dehors. Au fil du film, leur relation évolue, Walter se rapproche de son jeune fils mais le plus grand fait tout pour garder ses distances. C'est l'un de mes passages préférés du film car l’adolescent fera tout pour ne pas ressembler à son père, pour le fuir mais il l'aime et ça il ne peut rien y changer. De plus, la marionnette prends une place de plus en plus grande dans la vie de Walter et le relègue à la place de second si bien qu'on ne sait plus vraiment qui est la marionnette au final. On remarque que sans sa marionnette, l'homme déprimé est toujours là, sans elle, il ne s'assume pas. Sans elle, il ne sait pas communiquer, il a besoin de mettre une distance entre lui et ses ressentis pour avancer.


[Article écrit par Morgane Lesecq]

mardi 3 février 2015

"Une merveilleuse histoire du temps" de James Marsh



Ce film retrace l’histoire de Stephen Hawking, un étudiant en cosmologie qui apprend d’une façon très brutale, alors âgé d’une vingtaine d’années, qu’il est atteint d’une maladie dégénérative des moto-neuronnes (connue aujourd’hui sous le nom de « maladie de Charcot »).

Comment ce jeune homme, dont l’esprit de génie se retrouve prisonnier d’un corps qui perd peu à peu ses fonctions motrices, peut à vivre et s’épanouir ?

Grâce à l’amour de sa femme et au soutien de ses proches, Stephen vit et continue à sourire, rire et surtout poursuivre son rêve: découvrir une équation qui donnerait un sens à la vie.

Ce biopic, à l’image de Stephen Hawking, n’émeut pas par le désespoir de la maladie mais au contraire grâce à la force de cet homme, expert du temps, et dont la philosophie peut être appliquée par tous: après tout, l’homme est bien peu de chose et son passage sur Terre est bref; pas le temps donc de s’apitoyer, mieux vaut vivre, aimer, et donner le meilleur de soi afin que la trace de ce passage continue à briller, à l’image d’une étoile, même après la mort.

L’histoire de cet homme ne laissera personne indifférent. Le film est tourné de façon à ce que , bien que la maladie et son évolution se placent comme fil conducteur, Stephen Hawking lui, ne se voit jamais réduit à elle (on voit les chutes du jeune homme, les béquilles puis le fauteuil, mais aucune scène choquante qui donnerait envie de détourner les yeux). Stephen Hawking vit avec la maladie, mais n’est pas défini par elle: il est avant tout un grand scientifique. Il est avant tout vivant.

Ce film invite à repenser la place du corps et de l’esprit, et pose également la question de la place que l’on donne à la maladie et au regard de l’autre, qui reflète au final bien souvent le regard que l’on porte sur soi-même.


[Article écrit par Lau Vaillant]


mardi 20 janvier 2015

À la vie (2014)

 
 
"À la vie" c’est l’histoire de trois femmes qui se retrouvent quinze ans après la libération des camps pour quelques jours de vacances à Berck-Plage, avec chacune leurs souvenirs, leur caractère et leur joie de vivre. Trois femmes avec des personnalités bien différentes qui ont reconstruit, chacune à leur façon, une vie après Auschwitz.
À trois, elles redécouvrent les plaisirs simples de la vie, ceux que l’on a aujourd’hui trop tendance à négliger: manger une glace sur la plage devient pour elles un réel symbole de liberté. Durant ces courtes vacances à Berck-plage, elles apprennent (ou réapprennent) à rire, à pardonner, à aimer: à vivre, tout simplement !
 
Ce film, qui s’inspire d’une histoire vraie, est plein de vie et a cette capacité de faire passer du rire aux larmes, sans jamais tomber dans la dramatisation. Il parle avant tout de la force de l’amitié, de partage, de pardon, et de bonheur simple: c’est une véritable bouffée d’air frais qui nous amène à repenser à l’essentiel.
 
 
[Article écrit par Lau Vaillant]
 

jeudi 5 juin 2014

Six Feet Under (Six pieds sous terre)


Six Feet Under, série dramatique américaine dont la première saison est parue en 2001 et la dernière en 2005, prend place dans la famille Fischer, qui tient depuis toujours (de père en fils) une maison funéraire. L'intrigue commence lorsque, dès les première secondes du premier épisode, le père meurt fauché par un bus. C'est le début d'une fresque familiale et humaine dans laquelle cette famille va devoir se remodeler, entre le fils ainé qui rate sa vie et a coupé les ponts, le fils cadet mal à l'aise avec son homosexualité et qui doit reprendre l'affaire de son père, la benjamine qui traverse une adolescence (par définition) complexe et la femme désormais veuve, qui se retrouve plus que jamais perdue dans un monde qu'elle ressent hostile, paralysée par le vertige des possibles.
Aux côtés de cette famille pas comme les autres se regroupe une constellation de personnages avec leurs propres tracas ; Brenda, qui souffre de l'omniprésence de ses parents tous deux psychologues et qui fut trop intelligente pour son bien lors de sa prime enfance, son frère Billy, bipolaire et incestueux, Rico, l'assistant des frères Fischer, jeune homme ordinaire (enfin... en apparence), et bien d'autres personnages hauts en couleurs.


Au début de chaque nouvel épisode, une personne meurt, et la famille Fischer doit gérer les préparatifs avec les proches. Plus qu'une simple routine professionnelle, c'est à chaque fois un nouveau questionnement, avec des questions soulevées dont on comprend vite qu'elles affecteront l'un ou l'autre des personnages. Un enterrement n'est pas anodin ; chacun peut être amené à se confronter à sa propre mortalité, surtout lorsque le décès a été causé par un simple accident (et vous pouvez me croire quand je vous dit que la série regorge de morts ridicules... de quoi rire jaune à chaque introduction). Surtout lorsque les morts eux-mêmes passent l'épisode à tourmenter de façon imaginaire les principaux protagonistes ! C'est une véritable fresque humaine qui est proposée ici, propre à nous interroger tous autant que nous sommes sur nos propres angoisses, questionnements ou tout simplement notre propre histoire... Pour autant la série n'est pas morbide plus que de raison, après tout on sent bien que la famille a été "baignée" dans cette ambiance depuis longtemps, il s'agit plutôt de tirer des leçons de chaque histoire, pour pouvoir avancer et en comprendre un peu plus sur soi-même.

Sans en dire trop, on peut en tout cas affirmer qu'en terme d'écriture et de psychologie des personnages, Six Feet Under (et ses 5 saisons) est ce qui se fait de mieux en la matière. Les protagonistes verront leur vie chamboulée de A à Z, de façon tout à fait réaliste, entre le deuil, l'amour, la solitude, l'émerveillement, l'addiction, le traumatisme et pourquoi pas, enfin, la sérénité...


La traditionnelle bande annonce (sans sous-titre malheureusement) :


lundi 19 mai 2014

Her, de Spike Jonze (2014)


Sorti dans les salles il y a peu, Her est une comédie dramatique réalisée par l’américain Spike Jonze. Celle ci raconte l'acquisition d'une nouvelle technologie par le personnage principal, Theodore Twombly, dont le métier est d'écrire pour les autres des lettres à caractère personnel. Tout juste sorti d'une rupture difficile, ce programme informatique est une intelligence artificielle, Samantha, qui s'avère être surprenante par sa capacité à évoluer sans que l'on puisse en apercevoir les limites.

Outre la thématique générale des limites de la science, ce qui est principalement développé ici relève de l'usage des nouvelles technologies, en lien direct avec les émotions et la société. En effet, tout un aspect du film relève du jugement qui est porté sur un homme inconsolable qui va choisir comme remède une intelligence artificielle.

De plus, si le ressenti du personnage principal est l'un des éléments qui monopolise l'intérêt du spectateur, ce dernier est également amené à penser celui de l'intelligence artificielle, qui est ici humanisée à un haut degré. 

Il convient donc de reconsidérer le rapport à l'autre présent dans le film. Présenté sous le prisme de la différence avec celui ci, comme souvent au cinéma, on observe une touche d'originalité par la présence d'une discordance apparente entre l'humain et la machine, d'autant plus marquée dans les scènes montrant l'ancienne vie de Theodore. 

Pourtant, c'est grâce à ce décalage que le film permet une réflexion sur la base de l'humanité et des sentiments, qui, si ils ne sont que diverses interprétations de stimulations variées, correspondent également au schéma de fonctionnement des programmes informatiques.

Bande annonce : 




Profitons également pour rappeler la sortie prochaine du film Transcendance, de Wally Pfister, qui devrait également questionner l'intelligence artificielle.






samedi 10 mai 2014

States of Grace (2014) - Destin Cretton


Réalisé par le cinéaste hawaïen Destin Cretton, States of Grace (Short Term 12 sous son titre original) raconte une "tranche de vie" de Grace, éducatrice spécialisée au passé difficile et énigmatique. 

   Si le film brasse de nombreux sujets (relations amoureuses entre les personnages, question de l'appréhension de la maternité, décalages sociaux au sein du foyer...), il semble ici pertinent de s'arrêter tout particulièrement sur la façon dont fonctionne le foyer pour enfants difficiles dans lequel travaillent Grace et son compagnon, Mason le barbu affable. Le film dépeint les histoires de certains des enfants du foyer, peu gâtés par la vie, et s'attardera principalement sur deux d'entre eux ; Marcus et Jayden. Le parallèle entre les deux est vite fait : Marcus, présent dans le foyer depuis 3 ans, approche de ses 18 ans qui l'obligeront en vertu de la loi à quitter le foyer pour rentrer dans la vie active alors qu'il souhaiterait rester ; tandis que Jayden est la nouvelle venue, difficile et réticente, qui ne souhaite pas rester.

   *La brève analyse qui suit dévoile certains légers éléments de l'intrigue (rien de capital toutefois), avis à ceux qui ne veulent rien savoir de l'histoire avant d'aller le voir en salle !*


   Marcus semble guérir petit à petit de ses blessures d'enfance, depuis que sa mère se servait de lui pour dealer de l'héroïne ; mère avec laquelle il règle ses comptes en sublimant sa rancœur dans un rap déchirant.* Sombre, tourmenté, presque mutique par moments, Marcus semble néanmoins régi par une grande volonté de vivre et de s'en sortir, ce qui transparaîtra de diverses façons au long du film.
   Le cas de Jayden est plus compliqué. Ado rebelle en pleine "crise d'adolescence", elle ne veut se lier avec personne et se montre indifférente à toute tentative d'approche. C'est parce qu'elle se retrouve en elle que Grace parvient par la force des choses à tisser un lien avec Jayden. C'est d'ailleurs cette identification (qui s'avèrera rapidement réciproque) qui réveille en Grace des souvenirs désagréables qu'elle s'était jusque là efforcée de refouler et qui est le cœur dramatique du film. 


   Ainsi dans ce centre, c'est une relation assez particulière qui doit s'installer entre les éducateurs et les enfants ; on ne doit pas être leurs amis, mais on prend soin d'eux, on est présents à leur côté et on s'efforce autant que possible de créer un environnement chaleureux et surtout sécuritaire. La frontière est souvent mince, plus que jamais entre Grace et Jayden, mais c'est en jouant avec cette ambiguïté que Grace pourra en savoir plus et tenter d'aider la jeune fille dans ses soucis. C'est une vraie question que pose ce film ; jusqu'à quel point est-il bon de respecter la distance entre enfants et éducateurs, lorsque des soupçons sérieux commencent à naître chez les professionnels ?

   D'ailleurs, tant qu'à parler du point de vue des éducateurs, les psychologues sont à deux reprises égratignés au cours du film. Sans révéler trop de points de l'intrigue, ils semblent considérés par les éducateurs comme impropres à prendre de bonnes décisions pour l'enfant, pour la simple raison qu'ils ne sont pas sur le terrain. Le film, dans sa morale et son scénario, semble aller dans le sens des éducateurs. Il serait alors bon, pour tout psychologue ou futur psychologue, de prendre en compte ce qui semble être, sinon une réalité tout du moins une vision du métier de psychologue partagée par certains professionnels du social avec lesquels le psychologue peut être amené à travailler. Les quiproquos et incompréhensions, d'un côté comme de l'autre, sont si vite arrivés...

Ici donc la bande annonce : 


*Pour les curieux, voici une courte vidéo de la scène en question :

samedi 3 mai 2014

Dracula, de Francis Ford Coppola (1992)




Dracula est un film de Francis Ford Coppola, sorti en 1992, et adapté du célèbre roman de Bram Stoker. Cette adaptation est particulièrement connue pour les interprétations saisissantes de ses acteurs, notamment Gary Oldman dans le rôle du comte, ainsi que Winona Ryder ( Mina ), Keanu Reeves ( Jonathan ) et Anthony Hopkins ( Van Helsing ).

L'intérêt du film est tout d'abord son style visuel particulier, en partie due à un manque de budget, qui est marqué par l'absence de moyens technologiques pour la réalisation du film. De plus, Coppola choisit une esthétique gothique prononcée, surtout à l'aide des costumes et des décors, qui amènent un plus dans narration, ce qui donne un cadre propice à la coexistence du monstre et de la romance .

En effet, c'est le premier film basé sur l’œuvre de Stoker qui insiste plus sur le côté maudit du comte que sur son caractère monstrueux.
C'est pour cette raison que le Coppola se permet un écart avec le déroulement de l'histoire dans le roman. L'accentuation de certains éléments, implicites dans le livre, comme par exemple le rapport érotique entre Dracula et Mina, met en avant la connotation du vampire qui désire : il s'agit donc bien d'humaniser une bête tourmentée, contrairement à ce qui a été fait auparavant, où elle n'avait rien de romantique ni de séduisant, sans en oublier pourtant le côté terrifiant.

C'est donc un point de vue différent qui nous est apporté par Coppola quant au mythe du comte Dracula, comme le sont de nombreuses adaptation à l'écran, comme le décrit cet article.

A savoir qu'un article concernant le roman de Stoker est également prévu, dans le but d'approfondir la vision originale du mythe du vampire.


Bande annonce :