vendredi 18 octobre 2013

BRAZIL ~ Terry Gilliam


Une société totalitaire dans laquelle la figure d'autorité n'est pas un dictateur ni même un être humain mais bien l'administration elle-même et où chaque être humain est un élément isolé et aveugle dans les rouages de ce système. Au sein de cette société, un homme rêve.

La nuit, Sam Lowry, archiviste plus lucide que la moyenne, s'échappe de cette réalité oppressante en rêvant d'un monde idyllique dans lequel il doit libérer une fille retenue prisonnière. Mais l'équilibre fragile de Lowry vole en éclat lorsqu'il aperçoit dans son bâtiment la fille de ses rêves. S'ensuit une aventure déjantée prenant vite des allures de fresque sociétale acerbe et kafkaïenne dans laquelle l'homme dit « libre » se confronte à un système violemment oppressif auquel il ne peut échapper.

Ce long-métrage de Terry Gilliam n'est donc pas qu'un simple film de science fiction romanesque. Il propose un traitement des questions déjà soulevées par des ouvrages comme 1984 de George Orwell avec un traitement différent. Le film est résolument absurde, mais d'un absurde intelligent qui pose les bonnes questions. Ces situations risibles* (d'autant plus qu'elles prennent place dans des décors bricolés typiques du réalisateur) prennent un sens alarmant lorsqu'on réalise qu'elles ne sont pas si éloignés de certains éléments de l'actualité d'alors et d'aujourd'hui...

Il est intéressant d'étudier Brazil d'un point de vue de pschologue – social notamment. L'homme au sein d'un environnement social très particulier ; où les relations interpersonnelles sont marquées par une hypocrisie sans borne, où la paranoïa règne en maîtresse, où l'ambition et la volonté d'ascension sociale priment sur tout le reste... La société de Brazil est un terrain fertile où pousse la névrose et où se dévoile un spectre fascinant de troubles psychosociaux. On est également en droit de s'interroger sur la question de l'identité, prégnante au long du film ; de la faute de frappe qui introduit la situation à la « mort » administrative d'un citoyen par effacement de données informatiques, en passant par la part de l'individuel dans une société totalitaire valorisant la désindividuation.

Voilà un film qui appelle débats et discussions, à bon entendeur !


La traditionnelle bande annonce :



Envie de vous le procurer rapidement ? C'est ici : http://kickass.to/terry-gilliam-brazil-1985-t1189337.html 

1 commentaire: